Laurane Sinnesael et Maxime Richard : la Lesse comme tremplin pour les jeux olympiques

Deux sportifs de haut niveau originaires de Dinant s’entrainent sur nos rivières. Avec leurs médailles ils portent loin et fort l’image de notre vallée de la Meuse.

Originaire d’Anseremme, à un jet de pierre de Dinant, au confluent de la Lesse et de la Meuse, Laurane Sinnesael a remporté en mai 2023 le Championnat d’Europe de kayak en descente de rivière « classique » à Skopje (Macédoine Du Nord). À 25 ans, la jeune athlète vise les championnats du monde en 2024. Un défi, car elle s’apprête à partir 4 mois en mission en Roumanie en tant qu’ambulancière, sous-officière à l’armée. Son kayak de 10 kg, en carbone et kevlar, ne part pas en manœuvre militaire. Mais elle aura un rameur d’intérieur pour continuer à s’entrainer.

Sorties hivernales

« On privilégie les sorties surtout l’hiver, même si c’est très vivifiant. Cela caille… Le débit de l’eau est plus important en hiver. Les entrainements qu’on fait sur la Lesse, cela apporte beaucoup. On a besoin de pagayer sur de l’eau qui coule abondamment. Contre le courant ou sur de l’eau plate, c’est très différent. Il y a moins de monde aussi l’hiver. Une bonne semaine, cela représente 60 à 140 kms navigués avec des sorties d’une heure et demie. On peut monter à 20 km/heure. On maintient la forme l’été sur la Meuse. Le gros du travail, c’est en hiver. J’aime être en forêt, être un peu mouillée par les vagues. J’adore quand j’arrive au château de Walzin. Si je calcine un peu, je sais qu’il me reste 25 minutes. Je reste émerveillée face à ce château au bord de la falaise. »

Laurane Sinnesael
Kayakiste Laurane Sinnasael

Passage de relais

« C’est un sport très ‘cardio’, comme j’adore. Il y a le chrono, mais aussi énormément de technique. Il faut garder l’équilibre. Plus que dans le kayak en ligne. J’aime aussi ressentir de l’adrénaline, avoir un peu peur, avec des obstacles, des vagues, ou manquer de me retourner dans l’eau gelée… J’ai besoin de ces sensations. C’est un peu comme le VTT de descente comparé au vélo sur route. C’est plus grisant en eau vive. »

 

Laurane est encadrée par un autre champion, lui aussi du bassin dinantais : Maxime Richard, kayakiste sprinteur et quadruple champion du kayak, dont une médaille d’or remportée à Sydney et une autre en Bosnie. En plus de ses entrainements, il assure la direction technique de l’équipe des jeunes élites en Wallonie.

Défis de fou

À 35 ans, après sa médaille aux Jeux olympiques, Maxime Richard pratique son sport par plaisir « Je continue à m’entrainer comme athlète, parce j’ai besoin de ça et parce que j’adore ça. » Au programme : moins de compétitions, mais de l’encadrement sportif et des projets photos et vidéos. Il s’amuse à relever des challenges fous, comme ceux organisés par Red Bull.

Lesse is more

Maxime adore l’insolite et innover. Il a déjà descendu le raidillon du circuit de Spa-Francorchamps enneigé en kayak ! Ou fait la course de descente de la Lesse contre le champion de motocross Gilles Dejong pour le projet Lesse is More. L’apothéose de la vidéo tournée a été un back flip – un salto arrière – réalisé en motocross au-dessus de la Lesse et du champion du monde de kayak.

Maxime Richard Portrait
Portrait du kayakiste Maxime Richard

La Lesse, c'est la maison

Maxime aime aussi pratiquer son sport dans des endroits hors du commun comme la Radja River à Walibi, le bassin des éléphants de Pairi Daiza ou les canaux brugeois. Pourtant si Maxime a la chance d’énormément voyager pour pratiquer son sport, il revient toujours à la ville de Dinant où il est né, où il vit et où il s’entraine. « La Lesse, on ne s’en lasse pas. Ici, c’est la maison. J’habite à 5 min. Même si je l’ai déjà naviguée des milliers de fois, elle n’est jamais pareille. Je la connais bien, pourtant cela reste l’endroit où j’ai grandi en tant qu’athlète et en tant que personne. C’est ici que je me sens bien. Je suis content de partir, en stage, et de revenir sans cesse à ma Lesse. Chaque descente est différente en raison des conditions météorologiques ou du niveau de l’eau. Les paysages naturels évoluent selon la saison. Si l’entrainement devient lourd et parfois douloureux, la vue imprenable fait en sorte que cela reste un plaisir. Et quand la Lesse n’est pas navigable, on a la Meuse à proximité et les magnifiques rochers de Freÿr. C’est cool d’avoir un terrain de jeu aussi propice. Et même quand on doit courir ou faire du VTT comme entrainement, on a tout ce qu’il faut ici. »

De belles choses se profilent pour le futur de nos deux athlètes made in Explore Meuse. Notre territoire est le terrain de jeu de Laurane et Maxime, et on espère qu’il fera émerger d’autres talents sportifs sur l’eau et/ou sur la terre.

Article écrit par Valérie VERNIMMEN