Curiosité : Rocher. Nom de code : Bayard

Il était grand, il était fort, il était beau… il possédait des qualités magiques, féériques et surnaturelles. On le disait capable de bonds prodigieux et doté d’une intelligence exceptionnelle.

Il ? C’est le cheval Bayard, pardi !

Le cheval Bayard offert à Aymon...

Bien plus qu’un cheval, Bayard est un cheval-fée, un mythe et surtout un symbole de résistance et de rébellion contre l’autorité d’un empereur, d’un père. Un symbole de liberté, figure iconique du courage et de la droiture des gens de l’Ardenne, à l’esprit fougueux et protecteur…
Fils d’un dragon et d’une serpente, il avait été libéré de sa geôle par Maugis, enchanteur de son état, qui l’avait offert à son cousin, Renaud de Montauban, né Aymon. Bayard n’aurait pu se laisser monter par personnage plus héroïque.

Laissez-nous vous conter leur histoire, qui se déroule quelque part dans les années 800, à la cour de Charlemagne.

Pour remercier le Duc Aymon de son indéfectible fidélité, l’empereur vient d’adouber ses fils : Richard, Renaud, Alard et Guichard. À l’issue de la cérémonie, Richard se lance dans une partie d’échecs qu’il gagne contre Bertolai, le neveu de Charlemagne. Bertolai, sans doute blessé dans son amour propre, provoque alors Renaud, mais le jeune chevalier, accusé injustement, se défend, lance une pièce d’échiquier à la tête de Bertolai et le tue.

En découvrant le corps sans vie de son neveu, Charlemagne entre dans une colère noire et condamne illico les quatre fils Aymon à mort. Défiant l’empereur et, par la même occasion, leur père resté fidèle à la couronne, les quatre fils Aymon enfourchent le cheval Bayard et s’enfuient, les troupes de Charlemagne à leurs trousses.

Galope, cheval Bayard, fuis devant l’injustice et la colère de l’Empereur !

Sur le dos de leur monture providentielle, à la nature inhabituelle, les quatre fils Aymon filent dans la campagne, franchissent une première fois la Meuse à Namur, gravissent les collines, se cachent ici ou là…
A Dinant, ils sont rattrapés par les troupes royales, ils sont au bord du précipice, au sommet d’un rocher qui surplombe le fleuve. « Hue Bayard ! »  crie l’un des cavaliers. D’une formidable ruade, Bayard bondit une dernière fois au-dessus de la Meuse et de la puissance de son sabot, brise le rocher en deux. Les quatre fils Aymon atterrissent sur la berge opposée, sains et saufs et surtout hors de portée.

Voilà la belle histoire du Rocher Bayard et celle des quatre fils Aymon, une chanson de geste comme seuls les troubadours en avaient à l’époque le secret. Le cheval Bayard a marqué la terre de ses « Sauts » ou de ses « Pas » à de nombreux endroits, parfois très loin des frontières de l’Ardenne, mais c’est sans doute à Dinant qu’elle est la plus indélébile.

Vue sur le rocher Bayard à Dinant
Valérie Renard

Assez de sornettes ! Ce n’est qu’une histoire et l’ouverture entre les deux pans de roches est plus que probablement l’œuvre de l’homme. Louis XIV ou Napoléon ?

Vue aérienne du rocher Bayard à Dinant
Denis Closon


Dans les deux cas, il fallait faire une brèche pour laisser passer des troupes. Beaucoup plus tard, le Rocher Bayard était synonyme de résistance encore, quand Georget hissait le drapeau belge à son sommet, au nez et à la barbe des occupants allemands. Résistance encore quand les Anglais dynamitaient le goulet, arrêtant ainsi les troupes ennemies dans leur progression lors de l’offensive des Ardennes.

Aujourd’hui un passage, large de 3,90 m, voit passer les nombreux véhicules qui parcourent la région et est admiré de nombreux touristes.

Plus récemment, de l’autre côté du pic, le tichodrome échelette, oiseau rare, pointe parfois le bout de ses ailes pour le plus grand bonheur des ornithologues et lui, n’a pas eu besoin d’autorisation.

Quant à notre histoire, on dit que les fils Aymon auraient fini par faire la paix avec leur empereur.
On dit aussi que le cheval Bayard a fini par être livré à Charlemagne et que ce dernier l’aurait jeté, le cou lesté d’une grosse meule, au fond de la Meuse (ou du Rhin selon les affinités). Aux dernières nouvelles, il aurait réussi à s’échapper et continuerait à errer dans les forêts d’Ardennes. On dit même que parfois, en tendant bien l’oreille, on peut encore l’entendre hennir…

Le saviez-vous ?

Pour l’expo universelle de 1958, Olivier Strebelle réalise Le cheval Bayard, une sculpture en bord de la Meuse à Namur.




Article rédigé par Valérie Renard

Sculpture du cheval Bayard à Namur - par Olivier Strebelle
NEW - Namur

Prenez la pose !

Un cadre géant est installé pour capturer ce pic rocheux emblématique avec Dinant en toile de fond. 
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Sortez du cadre !

Regardez la vidéo et, vous aussi, créez votre histoire et donnez vie à vos souvenirs.
Cinéaste : Antoine Lanckmans

Cadre géant devant le rocher Bayard à Dinant
Antoine Lanckmans